Dounia a 6 ans, elle quitte Alep avec quelques graines de nigelle au creux de la main et avec l’aide de la princesse d’Alep, Dounia fait le voyage vers un nouveau monde…
« Je suis née en Syrie, dans une famille syrienne chrétienne cosmopolite trilingue qui voyageait beaucoup. Après quelques années passées en Arabie Saoudite où j’allais à l’Ecole Française, nous nous sommes réinstallés en Syrie quand j’avais 9 ans. Je parlais déjà l’arabe et le français à la maison, mais j’ai dû apprendre à lire et à écrire l’arabe classique très rapidement pour être admise à l’école. Je me suis intégrée - ou ré-intégrée - comme ça. J’aime bien dire qu’on m’a remis la langue dans la bouche ! L’arabe c’est la langue des verbes et des émotions, le français c’est la langue des concepts. Puis, étant moi-même élevée dans la double culture orient-occident, il me fallait trouver une manière de traduire toutes ces influences qui participaient à ma construction. C’est en traduisant un monde à l’autre, une culture à l’autre, une langue à l’autre, une mythologie à l’autre, que j’ai appris à raconter, que je suis devenue « raconteuse ».
Marya Zarif , co-réalisatrice